du 6 au 8 juin 2014 – Porticcio (20)

Jamais deux sans trois…

Notre équipe, amputée de Michounet, se déplaçait sur l’île de beauté en un seul convoi de 13m. Patrick, son camping-car et sa remorque de 6m débarque à la cabane en bois du bord de la forêt mardi en fin de matinée. Nous l’attendons avec l’ami Fontana déplacé debout dans son fourgon. Zen nous rejoint dans son break anglais, classe… comme d’hab. Le carrosse lui sied à ravir 🙂
Repas amical et retrouvailles, route jusqu’à La Fare pour récupérer Kevin et sa MZ.

Sur le bateau, en échangeant avec Zen et Kevin, je me rends compte que j’ai oublié la rampe de phare additionnelle. Pas glop…
Mercredi midi, le camp est en place sur un terrain vague en terre jouxtant un nouveau bâtiment municipal en construction. Sur les conseils de JMP, l’organisateur, je me rends à la crêperie « L’alba nova » en face du camp juste de l’autre côté de la route. Le patron, Jean Paul, ou plutôt Jean Paauul comme on dit en Corse, gueule de pâtre grec ombrageux, accepte sans difficulté de recevoir le colis que Ju (mon second fils) envoie par Chronopost. Putain, 84 € 🙁

On enchaîne les reconnaissance mercredi aprem, jeudi en journée et soirée pour régler les phares bien arrivés en parfait état. Les spéciales sont larges avec un goudron digne des meilleurs circuits de vitesse. La deuxième de 4,4 km est vraiment rapide. Diffciles à apprendre mais magnifiques ces spéciales.
Baignades en fin de journée, douche, apéro chez Jean Paul sont notre lot quotidien. Ce n’est plus un rallye, c’est une villégiature avec d’excellents moments passés ensemble.


Patrick se paye une balade solitaire de 280 km sur les petites routes corses et en revient avec la banane des grands jours. Celle qu’il a devant un plat de poissons ou de fruits de mer 🙂

Vendredi, contrôles administratifs et techniques et nous voilà fin prêts au départ d’un rallye bizarre auquel seuls les 3 premiers side-car du championnat participent. Sensation bizarre de manque de concurrents… Nous ne prendrons aucun risque puisque de toute façon, les points de la 3ème place nous semblent mathématiquement acquis.

Première boucle, on monte sagement, 3 à 4 fautes dans chaque spéciale… on pointe à 6s de la Benelli de Bruno et Diana et à 1s de la KTM de Hervé et Marie Laure dans l’ES1 puis on met une petite louche et on se retrouve à 2s des deux dans l’ES2.
Bruno est impérial, il scratche tout. Chapeau avec la bouilloire 🙂

Deuxième boucle, milieu de journée sans nuage, il fait chaud très chaud, plus de 40° en plein soleil. On pointe à 4s de la Benelli et dans la même seconde que la KTM. On améliore. Les spectateurs sont très nombreux dans chaque virage. Faut dire que Zen, avec ses notes prises à l’arrache dans les recos me fait réciter la poésie avant chaque départ. Bon professeur le zen, patient, compréhensif, pédagogue. Cet homme est un vrai concentré de vertu, à se demander s’il a des défauts.

Troisième boucle, on se hisse encore à une seconde de la KTM et à 2s de la Benelli dans l’ES1. On se laisse griser… tous les deux. Effectivement, c’est la première monte qu’on réussit sans aucune erreur, dans une osmose parfaite avec un immense plaisir. Zen, 2s avant la sortie de route, se permet, roue du panier en l’air de faire un signe aux spectateurs… Tout va bien, j’arrive sur le secteur que je connais le mieux… Le plus dur est fait…

Réaccélération en sortie de virage, juste après le passage de la 4, le pied droit, inutilement remonté (t’es pourtant pas sur une moto sur un circuit) qui frôle la pédale de frein sans l’appuyer vraiment, 2 dixièmes pour la reprendre et le fossé qui est déjà là. La traj était la même qu’aux passages précédents mais pas la préparation pour placer le side.
Blocage de la roue AR, crissement, saut, nous achetons à prix fort, un petit bout de terrain en Corse en 13s…

vecPour voir au mieux la vidéo, passez sa définition en 1080HD via le menu accessible par le petit engrenage en bas à droite du lecteur vidéo. Merci à Michel Ferrari de nous avoir transmis la séquence vidéo effectuée avec son smartphone

L’hyperside passe sur le toit, regardez les photos et aussi incroyable que cela puisse paraitre, pas une rayure sur nos casques, pas un frottement sur nos combinaisons, on ne comprend toujours pas comment on s’en sort à si bon compte. Une béquille sur la cuisse droite pour Zen qui s’éteindra dès le lendemain matin. Rien du tout pour moi. Ce sera pour plus tard à Bastia (private joke)

Plus tard, Jean Paul, après son traditionnel silence de réflexion donnera sa solution : Eh, vous êtes tombés dans l’air !

J’ai cassé l’hyperside… 5 ans de travail… quel con !!! Pourquoi ?

Et puis, les questions qui déboulent dans la tête. Pourquoi, j’ai passé la 4 ? Pourquoi je n’ai pas simplement rendu la main ? Un immense regret pour Jean Paul, Dédé et Richard, nos plus fervents supporters corses qui nous attendaient deux virages après. Ils n’auront entendu que le rugissement de la Ducat s’éteindre au loin. Désolé les mecs… Une profonde douleur pour mon Zen qui n’a strictement rien vu venir car il préparait l’entrée du droite suivant.
Pourquoi, pourquoi je n’ai pas rendu la main ? Patrick a raison, dès qu’un perturbateur extérieur m’atteint, je paye cash le manque d’expérience en side rallye.
Nous redescendons piteux au virage précédent, tous les spectateurs essayent de nous réconforter. Sandra nous redescend au paddock après le passage de la moto balai. Une course contre la montre commence, on a une petite heure pour sortir le side du fossé avant les premiers passages de nuit.
Bruno nous prête immédiatement sa remorque plateau à treuil, Jean Paul va chercher son Patrol préparé, nous sommes à l’entrée du paddock pour décharger une quasi-épave au départ des premiers concurrents. Mission accomplie. Merci Jean Paauul. Merci Bruno.
Zen, dans sa logique habituelle du jamais deux sans trois essaye de me convaincre qu’on est enfin soulagé. (2 fois en Sarthe, une fois en Corse). Cheylan, faut arrêter les conneries !

De leur côté Patrick et Kevin font le job, le plus grand s’éclate, le plus jeune fait le spectacle en polissant à l’extrême ses cale-pieds et en pédalant dans les montées pour la plus grandes joies des spectateurs. Avec 15CV, pas faciles les montées corses…

Et puis il y a aussi les bonheurs…

Zen et son soutien permanent, grand maître en singerie 🙂 Encore désolé pour l’extrême…

Kevin, qui montre sa régularité et sa maîtrise du guidon avec des passages en virage épatants… Il scratche toutes les spéciales sauf une en 125cc. J’aurai tant aimé être aussi sage et raisonnable que toi… Bravo Fiston !

Jean Paul, qui semble avoir un peu l’impression d’user la fin de sa vie en corse sédentaire et rêve (lui aussi) de lointains horizons tout comme notre suisse sédentaire de Patrick.
Jean Paul, le saharien, accompagné de Richard… les baroudeurs qui vous content leurs balades lybiennes. Du rêve à l’état pur pour moi. Et dire qu’on ne peut plus y aller.
Jean Paul, couteau corse à la crocodile dundee pour découper le cochon avec ses silences ponctués de réparties qui te cassent en deux.
La belle rencontre ! Qu’est ce que j’ai bien fait d’oublier la rampe de phare additionnelle 🙂

Patrick, le roc suisse, le presque double « maître », me surprend tous les jours. Il lui vient en moyenne une idée par nuit à cet homme qui ne peut jamais louper sa pédale de frein (il chausse du 47… 🙂

Sans déflorer le projet, il semble clairement établi aujourd’hui qu’il sera de la première expédition de Moultipass (mon ultime side-car) en terre Inouit dans le grand nord canadien et alaskien. Et sur un side-car pour le moins original… Et quelque chose me dit que l’ami Jean Paauul risque bien d’être des nôtres aussi, on aura peut-être besoin de son couteau corse contre les Grizzly 🙂
Avec Christian et son Ural, l’équipe est au complet. Patience, c’est pour 2016 🙂

Et la suite ?

Rallye de l’Ain les 28 et 28 juin, le plus proche de nos familles et copains qui se faisaient un plaisir de venir nous encourager. Comment changer ce problème en solution possible ?
Patrick me présente l’idée de la nuit en montant le col de Vizzavona en 1ère dans notre convoi de 5 tonnes… ça laisse le temps de causer… Il remonte l’hyperside en Suisse puis l’amène à Albert samedi prochain. Restauration de la géométrie d’avant l’accident et échange autour du prochain side de Patrick. Désolé pour ton dimanche Albert… Je vous rejoins par Easy Jet lundi matin et nous rentrons ensemble avec le Suisse. Je me languis déjà…

Reste à trouver les pièces, Michounet écume le bon coin. Merci Miche 🙂
Robert à Shop Moto aurait une araignée réparable que Kevin devrait pouvoir me monter. Zen en a trouvé une adaptable sur Clermont à un prix abordable.
On est rentré hier lundi, on en est là mardi soir. ça devrait le faire 🙂
L’hyperside devrait être au départ du rallye de l’Ain, pas dans sa belle robe mais il sera là. Et c’est bien là le prinicipal 🙂